Résilience
Depuis ces mois d’incertitude, jamais ce mot n’aura pris autant de sens au sein de la diaspora. Nous le savons tous, c’est en effet dans un contexte sanitaire qui affecte durement le monde entier que le CEN a dû en effet, en mars, reporter la RNS, l’évènement sportif et culturel de référence des originaires et des amis de Madagascar. Les jours qui suivirent, le confinement annoncé par le gouvernement, lui donnèrent raison. La centaine de bénévoles qui préparait avec une fébrilité enjouée et un enthousiasme impatient la RNS a dû s’y résoudre sans y être préparée. Comme des dizaines de millions de Français, et le million de membres de la diaspora à travers le monde, tous furent d’abord pris de sidération avant de faire face à interrogations liées aux béances de l’inconnu et aux effets d’un destin collectif, tenaillés par un virus surgi de la folie des hommes.
Un sentiment d’urgence
Cette séquence fut de courte durée, nous étions saisis par un sentiment qui en disait long sur son caractère inédit, mais l’épreuve qui nous soudait s’annonçait plus dure pour les proches et amis à Madagascar. Au sein de la diaspora, au sein de la RNS, il nous fallait recouvrer nos forces, rassembler nos esprits, faire preuve de solidarité. Leur courage forçait l’admiration et nous obligeait à beaucoup d’humilité. Il fallait agir, nous enquérir des nouvelles de nos concitoyens, ceux dont on ignorait les vies, mais qui par cette traversée faite de noirceur et d’incertitude, devenaient tout d’un coup nos frères dans un combat que certains entamaient dans l’isolement et l’angoisse. Nous étions saisis d’un sentiment d’urgence.
Cinq semaines d’un live inédit
La RNS reprendra alors sans tarder, le questionnement fait place à la créativité pour prendre la forme d’une version inédite à l’aide des outils numériques rapidement apprivoisés en attendant d’être maîtrisés. Les visages prendront les traits de la gravité ou de l’entrain, les voix s’exprimeront parfois avec éloquence souvent avec pudeur, mais tous se prêteront au jeu, partenaires, sponsors, sportifs, artistes, bénévoles, habitants de l’île rouge ou résidents de Washington ou de Shanghai. Après avoir tenu en haleine le public, ses partenaires, ses sympathisants et les sportifs pendant cinq semaines de live challenge par écrans interposés, la RNS poursuit un cheminement inédit, inventif et solidaire, suivant avec régularité l’itinéraire de l’équipe nationale de foot, les Barea et ses prodiges, celui des joueurs de Masc Rugby. Nous sommes en septembre.
Chronique d’une rentrée
Chronique d’une rentrée inédite : le séminaire se profile, les nouveaux talents devront rejoindre le nouveau CNO, l’expertise viendra poursuivre son ouvrage : le concours du logo de la future édition va consacrer le lauréat, la RNS 2021 trouvera une nouvelle voie. L’enjeu est de taille, les défis sont grands ; face à l’incertitude sur nombre d’aspects, les questions sont multiples et devront être résolues pour s’adapter et innover tout en permettant à la RNS de demeurer fidèle à elle-même, ses sportifs et son public autour de ses valeurs fondatrices de partage et de solidarité.
La RNS, demeurer proche en défiant les distances
Septembre-octobre 2020 : les nouvelles équipes affûtent leurs outils, fourmillent d’idées, construisent de nouveaux projets pour relever des défis toujours dans la résilience, le destin de la RNS étant celui de la diaspora, un pont entre ici et là-bas, des hommes et des femmes qui consolident des passerelles repensant les géographies du lien entre le terrain et les écrans, s’adaptant à de nouvelles réalités, fidèles au passé, mais inventant l’avenir. Avec les sportifs, il lui faut demeurer dans la proximité des liens tout en défiant les distances. Avec le public, conserver son attachement à son cœur de métier : se rencontrer, rassembler, continuer après 45 ans d’existence. Jamais l’île rouge n’aura été aussi proche.
Protégeons-nous et protégeons les autres !
Olivier Andriamasilalao
Président du CEN
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